La Guerre de Succession Gonderienne: une luttes fratricides pour le trône impérial éthiopien en plein XVIIe siècle.

blog 2024-11-19 0Browse 0
La Guerre de Succession Gonderienne:  une luttes fratricides pour le trône impérial éthiopien en plein XVIIe siècle.

L’Éthiopie du XVIIe siècle était une terre bouillonnante d’intrigues, de pouvoir et de rivalités familiales. En 1632, la mort soudaine de l’empereur Susenyos déclencha une guerre civile sans précédent connue sous le nom de Guerre de Succession Gonderienne. Cette lutte fratricides pour le trône impérial allait déchirer le pays pendant près d’une décennie, laissant des cicatrices profondes sur la société éthiopienne.

Les racines du conflit: un héritage divisé et des ambitions sans limites.

La cause principale de cette guerre sanglante était l’ambiguïté autour de la succession au trône. Susenyos, qui avait introduit le catholicisme dans le pays, n’avait pas désigné clairement son successeur, laissant une toile de fond propice aux rivalités. Deux candidats principaux émergèrent :

  • Fasilides, fils légitime de Susenyos et fervent partisan de l’orthodoxie éthiopienne,

  • Alula , fils illégitime de Susenyos et soutenu par certains nobles qui aspiraient à un changement politique plus radical.

L’ambition dévorante d’Alula, alliée aux frustrations d’une partie de la noblesse face à l’influence grandissante de l’Église orthodoxe éthiopienne, alimenta le conflit.

Un champ de bataille en proie à la violence : les stratégies militaires et les alliances mouvantes.

La Guerre de Succession Gonderienne fut marquée par des batailles acharnées et des changements d’alliances incessants. Fasilides, soutenu par l’armée impériale et une partie importante de la noblesse fidèle à l’orthodoxie, lança des offensives contre Alula qui contrôlait les régions du nord.

Bataille Date Lieu Vainqueur
Bataille de Dera 1632 Région du Tigre Fasilides
Bataille d’Adwa 1635 Région du Tigré Alula
Siège de Gondar 1637 - 1638 Capitale impériale Fasilides

Les alliances étaient souvent instables, tissées et dénouées en fonction des intérêts personnels et des opportunités politiques. Certains chefs régionaux hésitaient à s’engager fermement derrière l’un ou l’autre candidat, préférant jouer un rôle de médiateurs pour tirer profit du chaos.

L’ascension de Fasilides : un règne marqué par la reconstruction et les réformes.

Après une lutte acharnée, Fasilides remporta finalement la victoire en 1638 après avoir assiégé Gondar pendant deux ans. Alula fut capturé et exécuté, mettant fin à une période chaotique pour l’Éthiopie. Fasilides monta sur le trône avec l’ambition de restaurer l’unité du pays et de consolider le pouvoir royal.

Son règne fut marqué par d’importantes réformes:

  • Reconstruire Gondar: Il transforma la ville en une capitale digne de ce nom, érigeant des palais somptueux, des églises et des monastères.

  • Renforcer l’armée: Fasilides modernisa l’armée impériale en introduisant de nouvelles armes à feu, créant ainsi un outil puissant pour maintenir l’ordre et étendre le territoire.

  • Promouvoir l’orthodoxie: Fasilides réaffirma la place centrale de l’Église orthodoxe éthiopienne dans la société, allant même jusqu’à persécuter les catholiques restants.

Les conséquences durables : une Éthiopie transformée.

La Guerre de Succession Gonderienne laissa une empreinte profonde sur l’histoire de l’Éthiopie. Elle brisa la fragile unité du pays et exacerba les tensions religieuses, laissant des cicatrices qui prendraient longtemps à guérir.

Néanmoins, le règne de Fasilides marqua le début d’une nouvelle ère pour l’Éthiopie:

  • Un État centralisé: Le pouvoir royal fut renforcé, permettant une meilleure administration du pays et la consolidation des frontières.
  • Une renaissance culturelle: Gondar devint un centre florissant d’art et de culture sous le règne de Fasilides, témoignant de la renouveau qui traversait l’empire.

La Guerre de Succession Gonderienne reste un épisode fascinant et complexe de l’histoire éthiopienne. Elle nous rappelle que même les empires les plus puissants peuvent être fragilisés par les luttes internes et que le pouvoir, une fois conquis, doit être utilisé avec sagesse pour reconstruire une nation divisée.

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